samedi 21 juin 2014

Nigéria vs Bosnie-Herzégovine



Pays le plus peuplé d'Afrique, le Nigeria en affiche aussi le plus gros PIB. Cocu parmi d'autres de la mondialisation, il est pourtant le seul pays du monde à disposer d'importantes ressources pétrolières tout en présentant un déficit budgétaire.

Qu'importe l'économie lorsqu'on figure sans conteste parmi les 3-4 grandes équipes historiques de son continent. Montés à 14 reprises (record en cours) sur le podium de la Coupe d'Afrique des Nations, ils l'ont remporté trois fois, dont la dernière édition en 2013. Mais nul n'est prophète en sa planète : les Super Eagles ont rarement déployé leurs ailes de rapace en Coupe du monde.

Les Super Eagles logent dans ce superbe hôtel.
On se souviendra néanmoins de leur brillant parcours en phases de poule en 1998, emmenés par un « Jay-Jay » Okocha de gala - un surnom finalement plutôt bienvenu lorsque vous vous prénommez Augustine au civil. Le « Maradona africain » (tout comme il existait un « Maradona des Carpates » ou un « Zidane de la Meuse »), étincelant n°10, dansait sur le terrain, faisait valser les libéros, et d'aucuns voyaient déjà le Nigeria comme le premier pays africain de l'histoire à pouvoir atteindre le stade des demi-finales. Las, ils se feront démonter 4 à 1 par les déménageurs danois en huitièmes et Okocha traînera son spleen et ses grigris au Parc des Princes pendant 4 saisons. Ce qui est toujours salement triste lorsqu'on avait le niveau pour jouer au Barça.

Aujourd'hui le Nigeria n'a plus guère une seule star à son effectif et reposait sans doute ses espoirs de gloire sur quelques poupées vaudou de Lionel Messi (au vu du premier match, ils peuvent changer de marabout) et le prénom prophétique de son nouveau Président, Goodluck Jonathan. Face aujourd'hui à l'armada des dragons bosniens, on ne saurait mieux dire : Good Luck Nigeria !

YLB






La grande Yougoslavie (deux fois demi-finaliste du Mondial) ayant été disséminée, façon puzzle, aux 4 coins des Balkans il y a 20 ans, on s'est retrouvé d'un coup en Europe avec 6 nouvelles nations de foot pas dégueulasses, dont les Croates et les Bosniens semblent aujourd'hui les plus dignes représentants.

L'équipe de Bosnie ne vient pas au Mondial pour enfiler des perles.
On parle là d'une terre qui a vu naître le géniteur d'un géant suédois, celui qui met des lucarnes, les yeux fermés, avec des ailes de pigeon, consacre l'usage d'un nouveau verbe à partir de son prénom et aime à humilier ses adversaires deux fois, une première sur le terrain, puis face au micro : « D’abord je suis allé à gauche, lui aussi. Puis je suis allé à droite, lui aussi. Puis je suis retourné à gauche, et là, il est allé s’acheter un hot dog. »

Le grand Z ayant décidé de régaler sous drapeau Ikea plutôt de s'entraîner à Sarajevo avec ses semblables en ić, on ne verra pas son grand tarin isocèle humer les pelouses de São Paulo. Et d'ajouter dans un excès d'humilité : « Un Mondial sans moi, ça ne sert à rien de le regarder. ». Bah en fait si, ce Mondial, même sans ta ganache, il a sacrément de la gueule. Et puis, Zlatan, vil faquin, tu n'es pas homme de parole, on t'a vu faire le beau en tribunes lors d'Uruguay-Angleterre.

Ah oui, et l'équipe de Bosnie dans tout ça? Même défaite face à l'Argentine au premier tour, méfions nous jusqu'au 30 juin de ces sauvageons des Balkans : voici le futur probable adversaire de la France en huitièmes. 


YLB

Allemagne vs Ghana


Quelques phrases du poète et footballeur Gary Lineker résument l’immense traumatisme causé par la Mannschaft sur tout individu s’étant un tant soit peu intéressé au football international durant les années 80 : « Le football est un jeu simple : 22 hommes courent après un ballon pendant 90 minutes et à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent. » 

Comme s’ils n’avaient rien à se faire pardonner, les joueurs de l’équipe d’Allemagne ont toujours systématiquement joué pour gagner en faisant perversement croire aux autres équipes qu’elles avaient une chance de les vaincre. Le crédo du jeu déployé par le onze allemand se trouve ainsi être l’antithèse du très latin football champagne avec, en clef de voûte, le sacro-saint Réalisme à l’allemande. Les rares fois où la sélection germanique a pu être mise en difficulté, ses membres n’ont d’ailleurs pas hésité à employer les stratégies les plus viles pour emporter la partie : lâchage de renard de surface, utilisation de poteaux carrés, techniques du gardien-bélier, jets de saucisses, déluges de bière…

La défense allemande
Pour cette édition brésilienne du Mondial, après le naufrage du Bayern en Ligue des champions, Joachim Löw et ses joueurs auraient avoué à la presse teutonne ne pas prétendre au statut de favori. Mais nous autres de Fifa Papa ne sommes pas dupes et, à l’aune de l’Histoire, savons bien que le bulldozer allemand ne sera jamais à court de carburant. A bon entendeur, salut !

GBfooTiX





Les Black Stars du Ghana ont déjà participé à deux phases finales de la Coupe du Monde : en 2006 et en 2010. Au palmarès de la sélection ghanéenne, il faut compter quatre victoires en Coupe d’Afrique des Nations sur huit finales jouées. Le lien entre ces succès et la présence du grand Abédi Pelé dans l’effectif ghanéen n’a pu jusqu’à maintenant être prouvé scientifiquement même si Stephen Hawking évoque un faisceau d’éléments concordants qui ne sauraient indiquer avec certitude le contraire. Connu du côté de la Canebière pour son goût pour la bonne chère, le mythique meneur du Ghana –  ce bon Abédi, bien sûr ! – a remporté pour sa part trois ballons d’or africain. Ce qui est bien.

Un visionnaire, qu'on vous dit...
Mais cessons ici de ressasser le passé car l’avenir, c’est la vie !

Non, en fait, non. L’avenir, pour le Ghana, c’est la mort, le groupe de la mort avec pour adversaires immédiats rien de moins que l’Allemagne, le Portugal et les Etats-Unis ! Si les Black Stars réussirent à vaincre les Etats-Unis en huitièmes de la dernière World Cup, ils ne purent à l’époque rivaliser avec la teutonne mannschaft.

Mais alors, pris par une métaphore céleste, vous ne pouvez vous empêcher de vous demander : les étoiles du Ghana brilleront-elles à nouveau contre les USA ? Echapperont-elles au trou noir allemand ? Sauront-elles éclipser le mur portugais ou s’y écraseront-elles ? Toutes ces questions, je vous le dis, les Ghanéens ne manqueront pas d’y répondre avec fougue et brio !

GBfooTiX

Argentine vs Iran



Ar-gen-tine : ces trois syllabes résonnent comme une douce caresse à l’oreille des esthètes du fútbol, des adeptes d’un « foot passion », d’un idéal de romantisme fanatique baigné dans la fièvre de la Bombonera ou d’El Monumental, stades chaud bouillants des deux grands clubs de Buenos Aires. L’Albiceleste, deux étoiles sur le maillot, porte bien son nom tant céleste est son aura, le bleu de son maillot à rayures et les arabesques de ses légendaires N°10, de Maradona à Riquelme en passant par Javier Pastore.

La belle époque où l'Argentine confondait encore foot et volley.
Face à une faible équipe d'Iran, l'attaque 5 étoiles de l'Argentine devrait régaler les mirettes : la technique de Di Maria, le sens du but d'Higuain, les courses supersoniques de Lavezzi, la grinta d'Aguero et bien sûr le génie d'un nain dopé aux hormones de croissance. Symbole de l’embouteillage devant les buts : on peut carrément se permettre le luxe de laisser « ce diable de Carlos Tevez » (© Christian Jeanpierre) à la casa. Mais pour voir au-delà des huitièmes, une brillante animation offensive, pourtant décevante contre la Bosnie, ne sera pas de trop pour pallier les lacunes d'une défense en papier.

28 ans déjà que le peuple argentin attend une nouvelle consécration après cet été 86, ce fameux Maradona Summer, où Diego marcha sur l’eau et exerça la multiplication des mains devant le but. 28, c’est aussi le numéro atomique du nickel, le nombre de dents d’un humain et le n° du département de l’Eure-et-Loire. De là à y voir le présage d’une victoire albiceleste le 13 juillet...

YLB





Jahanbakhsh, Ghoochannejhad, Beykzadeh, Ansarifard : ces noms qui fleurent bon l’exotisme du « Croissant fertile » devraient rendre fébrile plus d’un commentateur chevronné. Eux, ce sont 4 des 23 joueurs de l’escouade de République islamique d’Iran, et il est fort à parier que vous n’en connaissez de toute façon pas un seul, à moins que vous ne suiviez les joutes du championnat iranien et les matchs de deuxième division anglaise ou espagnole, ce que nous ne souhaitons à personne.

L’Iran en Coupe du Monde, c’est pas folichon : une seule victoire en neuf matchs et trois participations. Attention, pas n’importe laquelle, à l’issue d’une confrontation contre les méchants ricains restée célèbre en 1998. La tension diplomatique d’avant-match avait fait saliver de nombreux analystes et journalistes avides de clashs entre sport et géopolitique : Homeland avant l’heure et sur du gazon. Mais le ballon rond, c’est comme le boule de Shakira, ça apaise les inimitiés entre peuples, et le match se déroula sans accroc : on festoya même au Coca et aux Nuggets sur du tapis persan.

La redoutable technique du mur iranien devant un coup-franc.
L’équipe d’Iran, c’est aussi un coach – Carlos Queiroz – au CV putassier (Red Bulls New-York, Real Madrid et Portugal), quelques Coupes d’Asie au palmarès et un ancien héros des 16,50 mètres, Ali Daei. Carrière anonyme en club mais sublimation sous le maillot iranien : le bougre détient le record absolu de buts scorés en sélection nationale (109), devant des mecs qui, paraît-il, étaient pas des peintres, genre Pelé (77) ou Puskas (84). Bon après, dans le détail, il faut voir la gueule des pions : taper un quadruplé face au Laos, même un Guivarc'h aurait pu le faire. Face aujourd'hui à une Argentine archi-favorite de son groupe (un groupe en bois, on peut le dire), l'Iran aura bien besoin d'un nouveau héros sur le front de l'attaque pour espérer mettre un petit but.

YLB

vendredi 20 juin 2014

Honduras vs Equateur



Oui bon alors, le Honduras. Déjà, faut situer le machin. Les Honduriens semblent avoir élu domicile dans le boyau qui relie les Amérique du Nord et du Sud, entremêlés là-dedans avec du Guatémaltèque, du Bélizien et autre Salvadorien... Bref dans le beau merdier qui n'aurait jamais vu le jour si la tectonique des plaques n'avait pas eu un petit coup de mou sur la fin.

Les Catrachos se sont qualifiés pour le Mondial grâce à de bons résultats au sein de la zone CONCACAF. Personne ne sait ce que signifie CONCACAF (déjà la CAF, je sais pas trop, alors...). On sait juste qu'elle réunit les pays du « boyau », ainsi que les États-Unis et le Canada. En gros, des mayas, des aztèques et des mecs qui se sont mis à jouer au foot l'année dernière parce qu'il n'étaient pas assez doués pour le basket, le base-ball ou le hockey sur glace (un peu comme un joueur de foot américain en France).

Jacky, le chien hélas blessé de la sélection hondurienne
Que penser de cette sélection dont les joueurs emblématiques furent les fameux Amado Guevara, Carlos Pavon et Danilo Turcios ? Elle serait aujourd'hui menée par un certain Wilson Palacios, véritable star en son pays (il a joué à Tottenham, faut dire), ce qui lui a sans doute permis d'intégrer ses frères Jerry et Johnny à la sélection. Son chien Jacky faisait partie de la liste des 30 mais n'a finalement pas été retenu.

Leur énigmatique hymne national, « Tu bandera es un lumpo de cielo » (littéralement :  « T'auras la trique tel un réverbère vers les cieux »), laisse toutefois à penser qu'il faut se méfier d'eux et éviter de laisser trop d'espaces dans le dos de la défense.

Nerf Salissantor






Bon l'Equateur, que dire ? Comme ça, vu le nom, ils ont pas l'air très imaginatifs. A 300 bornes près, le merdier s'appelait Tropico ou Cancero, un truc dans le genre. Par contre, c'est vrai qu'ils ont leurs petites particularités. D'abord ils jouent tous leurs matchs à plus de 2500 mètres d'altitude. Si t'es un peu asthmatique, t'es tricard comme qui dirait. Puis, je sais pas si c'est directement lié au manque d'oxygène, mais y'a presque la moitié de l'équipe qui dépasse de peu le « mètre-vingt ». Autant dire que cette année, pour les coups de boule, ça tiendra plus de l'Amoros 84 que du Zizou 2006.

Pour le reste, on ne sait pas grand chose de cette équipe. Son seul représentant vaguement réputé se nomme Valencia. Il court super vite. Un de leur avant-centre est décédé cette année d'une mort subite (manque d'oxygène encore). Voilà. C'est un peu court, je m'en rends bien compte, et cette présentation se serait certainement arrêtée là, si une brave camarade (Candice elle s'appelle), informée de mon manque d'inspiration ne m'avait pas envoyé ce mail :
Quelques infos probablement inutiles :
Déjà il y a ce super tube de 92 :



 Ensuite, à l'école ils ne disent pas "aller au tableau" mais "aller à l'ardoise".
Les panes de bonos sont des petits pains fourrés au fromage. 
La monnaie équatorienne jusqu'en 2000 était le sucre. 
Les voyantes lisent dans des dominos.
Le rhum colombien est meilleur que le rhum équatorien.
Voilà !

Merci Candice.

C'est aussi ça FIFA Papa. Quand un de nos membres est dans la panade, y a toujours quelqu'un pour vous enfoncer un peu plus.


Nerf Salissantor

L'entretien SWAG de Dj Zukry #2

Bonsoir à toutes, bonsoir à tous,
Cette rubrique du vendredi soir, je la dois aux jeunes car j'aime les jeunes. Combien de fois ai-je entendu : "Mon fils se met du gel dans les cheveux, que dois-je faire Doc' ?". Dans ces cas-là, je commence toujours par dire que je ne suis pas docteur ; ce qui est parfaitement vrai et, ensuite, je m'éclipse discrètement : cela s'appelle filer à l'anglaise et c'est d'une élégance folle (surtout si vous portez une veste en tweed et une cravate en laine).
Je suis avant tout un sociologue : j'observe, contemple, analyse et synthétise. Mon constat ? Les Guy, dans notre société contemporaine, sont enviés et jalousés. Oui, les Guy sont calomniés car ils sont Guy, tout simplement, et être Guy, en 2014, c'est le mal absolu. Pourquoi s'en prendre aux Guy alors que tant de Christian pullulent, pourquoi s'en prendre aux Guy alors que les Nicolas sont probablement les pires individus de l'espèce humaine ? 
Vous avez déjà entendu, sortant de la bouche baveuse d'un jeune, cette expression : "Swag" et n'avez jamais osé demander autour de vous ce que cela signifie. C'est tout simple pourtant : "Secretly We Are Guy" (ce qui signifie : "Secrètement nous sommes Guy"). Vous comprenez maintenant ? 
En résumé, cette rubrique est donc l'occasion unique, en cette période de fête mondialisée, de sortir les Guy de leur tanière, et de leur confier la parole, de montrer aux guyphobes de tous poils, aux ostraciseurs patentés, qui sont vraiment les Guy : des êtres d'exception ! 







Cette semaine : GUY MOQUET, un héros national, est mon invité exceptionnel.

Dj Zukry : Salut Guy ! Alors, tu connais sans doute déjà le principe du questionnaire SWAG ?
Guy : Oui, j'adore ce concept.
Dj Zukry : Parfait. 
Guy : Pour moi, si tout le monde avait eu des concepts comme ça, la guerre aurait été évitée.
Dj Zukry : Même la guerre du Golfe ?
Guy : Non, sauf la guerre du Golfe... Et peut-être aussi celle du Mali.

Dj Zukry : Bon, Guy, je viens de vérifier dans mes fiches et je crois savoir que, comme moi, tu aimes écrire des lettres... même si, moi, elles sont plutôt anonymes, si tu vois ce que je veux dire.
Guy : Oui, enfin je suis surtout connu pour ma dernière lettre... Celle qui était lu dans les vestiaires avant les matches.

Dj Zukry : Quel style de Guy es-tu ?
Guy : Je suis un Guy pacifiste, un Guy pacificateur... Je suis aussi un Guy qui aime beaucoup sa petite maman, son petit papa et son petit fr...
Dj Zukry (interrompant Guy) : Guy, est-ce qu'il y a des Guy qui, dans ta vie, ont exercé une certaine influence sur toi ?
Guy : Oui, Guy Mollet, par exemple... Et puis l'autre, là, le crooner qui joue Nestor Burma...
Dj Zukry : Guy Marchand ?
Guy : Oui, je le trouve superbe... Je ne sais pas s'il est communiste, par contre...

Dj Zukry : Bon, dans ta vie de Guy, as-tu usé de ton prénom ?
Guy : Je ne comprends pas le sens de cette question.
Dj Zukry : Par exemple, face à un allemand, pour trouver une issue à un interrogatoire, est-ce que tu as pu dire "Bon laissez-moi tranquille car sinon tous les Guy de France vont se rebeller et vous péter la gueule, sales Fritz" ?
Guy : Non, j'étais le seul Guy résistant.

Dj Zukry : C'est tout à ton honneur ! Cependant, tu fais partie d'une lignée épatante de Guy qui sont morts pour la patrie. Aujourd'hui, avec le recul, comment tu vois les choses ? Avec ton nom, Guy, tu aurais pu être vendeur chez "Mondial Môquet" (rires du public venu en nombre dans le bureau Fifa Papa).
Guy : Je pense qu'il est toujours d'actualité de chasser les capitalistes, de poursuivre les traîtres et d'instaurer un vrai socialisme.
Dj Zukry : Sacré programme, Guy ! Je te propose d'attendre la fin de la Coupe du Monde, quand même...
Guy : Bien sûr... (Rires). Je ne souhaite pas gâcher un tel évènement. Et puis j'adore le Coca-Cola...

Dj Zukry : Alors, Guy, on ne va pas se mentir, tu es connu de nos lecteurs grâce à la station de métro et à Sarkozy. Aurais-tu souhaité être célèbre par d'autres canaux ?
Guy : Ce qui est important c'est l'empreinte que je laisse dans la conscience des citoyens. Le reste importe peu.

Dj Zukry : J'ai lu dans une certaine presse dégueulasse que tu n'avais pas été si résistant que cela, que ton adhésion au pacte germano-soviétique te classait plutôt parmi les ennemis de l'impérialisme français, anglais, etc...
Guy : Cet entretien prend une tournure nauséabonde... Vous relayez ici les propos honteux de Michel Onfray et des négationnistes de sinistre mémoire.

Dj Zukry : Guy, avant que nous ne nous quittions, je souhaite que tu participes au quiz "SWAG OU PAS SWAG". Je te donne une liste de noms et tu me dis si ces gens rêvent, en secret, de s'appeler Guy. On y va ?
Guy : Suis-je vraiment obligé de subir ce supplice ?
Dj Zukry : Un seul et je te libère... Bon, Pharell Williams : SWAG OU PAS SWAG ?
Guy : Je préfère ne pas répondre à cette question que je trouve, tout comme cette discussion, tout à fait dégradante.
Dj Zukry : Bon, Guy, je ne vais pas te retenir plus longtemps, une nouvelle fois, sans mauvais jeux de mots... En tout cas, tu seras toujours le bienvenu à la Kommandantur de Fifa Papa.

La semaine prochaine, nous recevrons Guy Lux.

Mi-temps Suisse-France

L'arbitre vient de siffler, ce con, à l’instant même où votre chipolata commençait à cramer sur le barbecue. Heureusement, vous étiez attentif : un oeil sur la braise, l’autre sur l’écran géant que vous avez installé dans le jardin pour que tout le monde en profite, y compris les voisins qui trouvent qu’il y a trop de fric dans le sport et qui avaient décidé de boycotter l’évènement. En quelque sorte, pour eux, c’est raté.

Vous avez vécu des moments intenses : le paquet de chips qui explose tout seul, le vin qui, pour une fois, n’est pas trop immonde, une blague subtil de votre ancien collègue de boulot qui vous a arraché l’ombre d’un sourire. 

Par contre, vous regrettez amèrement d’avoir invité les copines de votre femme. Elles n’y comprennent rien. Vous avez installé un paper-board dans l’allée pour leur expliquer, schéma à l’appui, la règle du hors-jeu. Maintenant, elles en voient partout et vous vous retenez de les foutre à la porte. 

En tout cas, c’est la dernière fois que vous invitez des gens à la maison un soir de match et vous allez donc pouvoir profiter de ce quart d'heure suspendu pour : 

commencer à laver les assiettes, les verres et les couteaux,
chercher la VHS de France-Brésil,
réfléchir à un moyen de vous débarrasser de tout le monde à la fin du match,
boire une bière parce que vous êtes crevé.


Aussi, soucieuse de votre bien-être, l'équipe de FIFA PAPA vous propose une sélection de 15 minutes de musique qui fait la part belle aux chanteurs suisses (M. Bühler, P. Dudan & J. Hess), et au folklore pseudo-helvétique. Avec ça, vous allez attaquer la 2ème mi-temps comme en 14.

Sur le banc de touche : Suisse/France



Avant chaque match de l’Equipe de France, 
Fifa Papa dresse le portrait binaire 
de deux joueurs dont les fesses seront probablement collés 
au banc de touche pendant 90 minutes.
Ceci dit, nous n'empêcherons jamais Didier Deschamps de les faire entrer,
s'il le souhaite vraiment...


16. RUFFIER (Gardien de but)


Il aime :
  • Qu’on lui dise qu’il a une tête à faire du porno (« si y’avait que la tête ! »),
  • Revoir ses plus belles parades sur YouTube (« surtout la vidéo avec Jump de Van Halen en fond »),
  • Zoner au KFC-drive après les matchs (« 1 kg d’ailes de poulets panées, c’est la base, ça te remet d’aplomb direct »),
  • Les ambiances de douche après une victoire (« me crois pas si tu veux, mais on m’appelle Boa Constrictor »),
  • Tirer des pénos à l’entraînement (« ça fait du bien de sortir de ses cages ! »),
  • Danser dans les cages en boîte de nuit (« ouais c'est plus fort que moi... »),
  • La musique (« John Cage, Kajagoogoo, des trucs hyper variés… »),
  • Le cinéma (« tous les films de Nicolas Cage ») et les séries en milieu carcéral (« Oz et Prison Break, ça défonce ! »).
Il déteste :
  • Qu’on lui dise qu’il a une tête à faire du porno gay (« ces pédales de Tétu ont voulu me mettre en couv, mais je laisse ça à cette tarlouze de Giroud »),
  • Les pédales et les tarlouzes (« le mariage gay, c’est pour les pédés »).

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12. MAVUBA (Millieu)

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Il aime : 
  • Faire des soirées Olive et Tom avec ses enfants (« j’ai l’intégrale en Blu-ray »),
  • Cuisiner des pizzas olives et tomme avec ses enfants (« le fromage de Savoie, mon péché mignon ! »),
  • La maire de Lille, Martine Aubry (« pas hyper sexy, mais elle a du chien et c’est une grande supportrice du LOSC »),
  • MC Solaar (« tout le monde me saoule avec Booba, mais le vrai rap français, c’est lui ! »),
  • Les petits culs moulés dans des shorts en jean (« ça, ça m’excite »),
  • Bronzer sur son yacht privé à Antibes (« je suis né sur un bateau de réfugiés pendant la guerre civile congolaise, inconsciemment j’ai gardé le pied marin »).
Il déteste :
  • Les varans de Komodo,
  • Les moules frites,
  • Le Coca éventé,
  • Le sélectionneur Didier Deschamps (« ça reste en off, mais il me revient pas. Il me fait flipper avec ses rangées de dents minuscules, on dirait un rongeur »).
·         

Suisse vs France


La Suisse putain ! Si ça c'est pas du foutage de gueule. Neutre. 728 matches nuls, jamais plus de deux buts marqués (sauf pour faire 4-4 contre l'Islande, si, si !). Les mecs, ils voulaient même pas divulguer la composition de leur sélection (secret bancaire ou j'sais pas quoi !). Les Suisses quand ils créent une Garde de trouffions, c'est pour les habiller en Excuse de jeu de tarot et les envoyer défendre le Vatican (12 m², loi Carrez) ! Puis avec tout ça, sans jamais trop rien branler, et ben paf, une petite 8ème place au classement FIFA. 

Ce sont des Suisses qui ont inventé cette connerie multi-usages
La Suisse, 8e meilleure nation mondiale ! Ils pourraient gagner la coupe du monde en ne faisant que des matches nuls, ils le feraient. Y'a bien eu Chapuisat ou Frei qui savaient planter des pions, mais ils jouent en 8-2-0 les gars. C'est pas du boulot franchement. Alors après, la Suisse quand tu connais pas bien, tu te dis ça doit passer, mais putain c'est bien plus compliqué que ça, c'est même vachement plus compliqué que ça ! Suffit pas de venir avec ta bite et ton couteau, genre, on va écarter les Suisses, comme ça tranquille, une petite jouvencelle peu farouche. En fait, c'est plutôt comme si t'avais prévu de te farcir la délurée du village et qu'avant de l'emmener au bal, tous les cousins, les tontons et le daron t'attendaient gentiment sur le pas de la porte et t'accompagnaient jusque sous les lampions. Ça passera peut-être en fin de soirée, mais tu sens que ça va pas être l'éclate absolue, t'as pas le droit à l'erreur, faut pas laisser traîner un papier gras par terre, sinon t'es foutu.

Les Suisses, s'ils peuvent te la faire à l'envers, par en dessous, faut pas croire, ils hésiteront pas. Tactique helvète underground. Avec la Suisse, même les jeux de mots sont pourris.

Nerf Salissantor








Quand on a vu la gueule qu’a pu tirer notre beau pays durant la dernière édition de la Coupe du Monde de la FIFA, de nombreux hommes et femmes venus des 22 régions qui le composaient encore à l'époque n’ont alors pas hésité à dire « J’ai mal à la France.» en se tordant sur le sol souillé par leurs propres déjections. Il est vrai que l’état de grâce zidanesque dont la finale de 2006 se fit en fait le champ du cygne semblait définitivement révolu, les seules réjouissances footballistiques se limitant depuis en France aux coups de génie d’un géant suédois.

Alors que tout semblait perdu et que la participation même à l’édition brésilienne semblait compromise surgit l’homme qui allait taper sur les ukrainiens avant que Poutine ne le fasse. Cet homme, ce fut Didier Deschamps. Son discours simple et clair (la sémantique Deschamps) eut tôt fait de galvaniser les joueurs d’une équipe de France que nombre d’analystes sportifs destinaient déjà à l’équarrissage. Et voilà contre toute attente la France qualifiée sans pour autant que cessent les critiques de commentateurs plus ou moins prauds.

Du gruyère français.

Arrive donc le premier match contre le Honduras qui montre au monde que la qualification ukrainienne n’était pas seulement un sursaut d’orgueil ! L’équipe de France s’avère bien en ordre de bataille malgré le forfait de Ribery ! On encense déjà les Griezman et les Debuchy ! Benzema semble enfin incarner le buteur tant attendu en sélection !

Bon, peut-être m’enflammé-je un peu car je vois arriver à l’horizon le vil helvète, spécialiste du match nul dans tous les sens du terme, le suisse footballeur étant comme un allemand mais en tiède. Le suisse mécanise le jeu tout en évitant de marquer des buts. Il est le stérilisateur et la méthode Pasteur. L’écueil est réel et le gruyère a des trous.


Aussi, pour le salut de l’équipe nationale, mes sœurs et mes frères, prions au-delà de Creutzfeld-Jakob car le football est religion et la France, quoi qu'elle en dise, quoi qu'elle s'en défende, en est la fille aînée. In nomine patris (loco car nous sommes fous).

GBfooTiX

Italie vs Costa Rica



Est-ce parce que leur pays a la forme d’une botte que les Italiens sont aussi redoutables au foot ? Ou doit-on mettre ça sur le compte de leur malhonnêteté légendaire, de leur chance insolente et du plexus solaire de Marco Materazzi ?

Du coup de boule considéré comme une forme d'art
Nous autres Français avons un sérieux contentieux avec les Ritals, et ça ne date pas d’hier. Rappelez-vous Alésia, Vercingétorix déposant les armes aux pieds de César, on vous l’a appris à l’école, vous ne l’avez jamais digéré. Non, non, croyez-moi : vous ne l’avez jamais digéré. Et en 2006, il a fallu que ce fumier de Materazzi recommence le même cirque avec Zidane. Elle était à nous pourtant, cette victoire. On la voyait déjà briller, notre deuxième étoile. N’oublions jamais. En plus, ils portent un maillot bleu, comme celui de l’équipe de France. Vraiment tout pour nous faire chier.

La Squadra Azzura entre dans la grande histoire du ballon rond en remportant coup sur coup deux Coupes du Monde, en 1934 et 1938. Après quoi l’Allemagne, pour faire son intéressante, envahit la Pologne. L’Italie ayant rejoint les puissances de l’Axe, elle a autre chose à faire qu’améliorer ses techniques de balle, ce qui l’amène à se faire discrète sur le terrain pendant quelques décennies. Elle recommence à faire parler d’elle en remportant les championnats d’Europe en 1968 alors que franchement, tout le monde l’avait oubliée.

En 1982, l’Italie remporte sa troisième Coupe du Monde en battant la RFA 3-1. Après ça, plus rien. Plus rien, donc, jusqu’à la finale de 2006 à Berlin. L’Italie… Berlin… Des noms qui rappellent les heures les plus sombres de notre Histoire.

Raphaël Juldé






Souvent considéré comme la Suisse de l’Amérique Centrale, le Costa Rica est une république neutre, et la première nation du monde à avoir constitutionnellement supprimé son armée. On pourrait donc supposer que ce peuple pousse le vice de la neutralité jusqu’au bout en accumulant les matchs nuls pour faire gagner les équipes adverses. Mais si c’était le cas, ils n’auraient pas été sélectionnés pour la Coupe du Monde. Ah oui, tiens, c’est pas faux.

Au lieu de ça, même si depuis quelques années l’équipe du Costa Rica est en perte de vitesse, elle a su par le passé se montrer assez redoutable. Les vieux Amérindiens parlent encore à la veillée, en faisant tourner le peyotl, de la glorieuse "génération" du Mondial 90, avant d’enchaîner sur la prise de Fort Alamo et de s’écrouler dans le vomi de tequila. De toute façon, Fort Alamo, c’est une victoire mexicaine, rien à voir avec le Costa Rica, faites pas attention à papy, il dit n’importe quoi quand il est bourré.

1990 et de belles moustaches
En 1990, en effet, les Costariciens se qualifient pour la première fois à une phase finale de Coupe du Monde. Ils seront battus par la Tchécoslovaquie en huitième de finale. L’année suivante, ils atteignent la demi-finale de la Gold Cup avant de se faire éliminer par le Honduras. En 2002, ils impressionnent tout le monde en marquant deux buts contre le Brésil – ce qui ne les empêchera pas d’en prendre cinq et de rentrer chez eux.

Après 2006, les Ticos (comme on les appelle) sont en déclin. Mais les voilà qualifiés pour prendre leur revanche au Brésil. Les crampons tournés en direction de la reconquête de leur honneur, peut-être que les joueurs du Costa Rica sont prêts à vendre chèrement leur peau… La neutralité, ça vaut rien au goal average !


Raphaël Juldé

jeudi 19 juin 2014

Japon vs Grèce




Terre des samouraïs, des kamikazes et des petites écolières friponnes, patrie de Goldorak et des séismes, le Japon semble aussi peu à sa place parmi les équipes de la Coupe du Monde qu’un morceau de sushi dans un kebab-frites. Il faudra pourtant commencer à s’y faire, puisque c’est la cinquième fois que le pays est sélectionné pour le championnat.

Qui aurait pu imaginer que cet archipel hautement submersible, qui a subi deux bombardements atomiques et dont la principale activité semblait être jusqu’ici le suicide spectaculaire et primesautier, pourrait un jour former une équipe de football d’envergure internationale ? On parle quand même de types qui pratiquent la plupart de leurs activités sportives pieds nus et en pyjama !

Vainqueur des coupes
L’équipe nationale de football japonais a la particularité d’être composée presque exclusivement de joueurs japonais. Bien la preuve que personne n’en veut. Pourtant, les "Samurai Blue" se sont illustrés en remportant à quatre reprises la Coupe d’Asie des nations, en 1992, 2000, 2004 et 2011. Mais il faut croire que les victoires remportées en Asie ne concernent pas beaucoup les Occidentaux. Il ne faudrait tout de même pas sous-estimer la fureur du dragon, puisque sur quatre participations à la Coupe du Monde, les Japonais ont atteint deux fois les huitièmes de finale. Des sportifs en pyjama, certes, mais qui ont appris à dribbler dans les tremblements de terre ! Une chose est sûre, pour le moment : le bushido, le code moral du samouraï, n'a pas suffi à vaincre la Côte d'Ivoire dimanche dernier. D'une île l'autre : le Japon sera-t-il de taille à submerger la Grèce ?

Nous pourrions conclure en évoquant le dessin animé "Olive et Tom", où des footballeurs parcouraient un terrain s’étendant sur des kilomètres carrés et marquaient des buts en réussissant d’incroyables acrobaties aériennes, mais à FIFA PAPA, nous nous sommes promis de ne pas utiliser ce genre de ficelles. Du coup, nous sommes bien embêtés.

Raphaël Juldé






Située dans l’extrême sud des Balkans, la Grèce a surtout beaucoup fait parler d’elle dans l’Antiquité. Connue pour avoir inventé la philosophie, le sirtaki et les Jeux olympiques, ce n’est pas dans le football qu’elle brille le plus. Comme l’écrivait déjà Plutarque dans Vie des hommes illustres : "Faut quand même pas déconner : Platon n’est pas Platini, ni Socrate Sócrates."

Deux bons copains Grecs
Terre des héros, des dieux de l’Olympe et des penseurs, patrie d’Homère, de Périclès et de Demis Roussos, la Grèce ne s’était jusqu’à présent qualifiée que deux fois pour la Coupe du Monde. En 1994, elle est éliminée au premier tour, essuyant trois défaites consécutives contre l’Argentine, la Bulgarie et le Nigéria. Elle fera meilleure figure en 2010, prenant sa revanche contre le Nigéria, ce qui ne l’empêchera pas de se retirer de la compétition après le troisième match, une fois de plus. Peut-être les Grecs prennent-ils un peu trop au pied de la lettre l’expression "phase éliminatoire" ? Peut-être aussi que les joueurs grecs qui s’apprêtent à disputer leur troisième Mondial en ont cette fois beaucoup plus sous la toge qu’on ne l’imagine, et qu’ils donneront au reste du monde une belle leçon de philosophie ? 

Si elle n’a jamais marqué l’Histoire pour ses résultats en Coupe du Monde, l’équipe grecque de football a obtenu quelques belles victoires en Coupe d’Europe, remportant magistralement celle de 2004 contre le Portugal et accédant aux quarts de finale en 2012. Le sélectionneur héroïque Otto Rehhager a depuis 2010 cédé la place au Portugais Fernando Santos. La victoire grecque serait-elle étroitement liée à la patrie de Cristiano Ronaldo ? Ce soir, c'est vers le pays du Soleil Levant que se tourneront les regards hellènes. Auront-ils la force de coucher cet astre-là ?

Raphaël Juldé

Uruguay vs Angleterre


Coincée géographiquement entre deux géants d'Amérique du sud (le Brésil et l'Argentine), l'Uruguay aurait pu vivre pépouse à l'ombre de leur aura culturelle et footbalistique.

Mais la « Suisse des Amériques » comme on la surnomme parfois (petite, neutre et blindée, comme son homologue européen), détient l'orgueil des grands, ainsi qu'une science et une culture du ballon rond qui s'exprime dès la première Coupe du Monde, chez elle, en 1930. Sans une once de respect l'Uruguay y gifle son voisin argentin 4 buts à 2, avant de remettre ça avec son limitrophe brésilien 20 ans plus tard : ô comble de la bravade, cela se déroule sur les terres même de la bossa et d'un petit Pelé traumatisé (il a alors 10 ans).

Para bailar la pampa, se necesita una poca de gracia
Après une Coupe du Monde 2010 brillamment menée jusqu'en demi-finales, l'équipe de l'Uruguay reste un mystère : comment ce pays de pampa, à peine plus peuplé que la Bretagne (3,5 millions d'habitants) peut-elle nous sortir chaque année des joueurs de classe intergalactique et parmi les 3 meilleurs attaquants de ces dernières années (le trident de la mort Suarez-Cavani-Forlan) ?

Seulement voilà : au premier tour, l'Uruguay s'en est pris trois dans le buffet par des costa-riciens aussi intrépides que parfaitement inconnus, et le trident de la mort ressemble désormais plus au Trio Esperança : Forlan est vieillissant et sort d'une pré-retraite dans le championnat nippon (une des nombreuses maisons de repos des anciens grands joueurs, avec le Qatar, l'Australie ou les USA), Cavani passe plus de temps à remettre sa tignasse derrière l'oreille qu'à gratter des ballons et l'ogre Suarez, qui revient de blessure, n'est pas rentré en cours de match, même quand la maison Uruguay prenait feu face aux Speedy Gonzales d'en face, signe que vraiment, le bougre doit jouer sur une jambe.

Déjà au pieds du mur briton, et avant de jouer l'épouvantail rital, l'Uruguay n'a guère plus que son orgueil et ses cojones pour espérer passer en huitièmes.

YLB





L’Angleterre est une île qui a un peu la forme du logo Nike et où il pleut tout le temps. Les Anglais, parfois appelés "Rosbifs", nous ont longtemps fait la guerre. On se souvient encore douloureusement de la bataille d’Azincourt, de Jeanne d’Arc brûlée à Rouen, et surtout de la branlée (3-1) que les bouffeurs de gelée nous ont mise lors de la Coupe du Monde de 82. Même si depuis on s’est rattrapés en Coupe d’Europe, on n’oublie pas.

Face aux Italiens, les Anglais ont dû s'incliner après un match très honorable des deux côtés. L'Uruguay saura-t-il à son tour faire plier le genou de la Perfide Albion ?

Camaraderie, virilité mais tendresse... Toujours...
Le football, en Angleterre, est quasiment une religion. On supporte son équipe avec ses tripes, avec tout ce qu’on a, et on est même prêt à se battre pour elle. C’est ce qu’on appelle le "hooliganisme", sorte de compromis entre le patriotisme et la délinquance. Depuis la France, on a longtemps regardé ça avec des ricanements moqueurs, et puis on s’y est mis aussi, parce que chez nous, on est vite influencé par les modes venues des pays anglo-saxon, comme le rock et les baggy pants.

Comme la France, l’Angleterre a attendu que la Coupe du Monde se déroule chez elle pour la remporter, ce qui est un bel exemple de chauvinisme. Mais l’Angleterre, c’était en 1966. Depuis, que dalle. Pardon ? Six fois en quarts de finale, vous dites ? Oui, bon, c’est vrai, c’est pas non plus un palmarès ridicule… Evidemment, il ne s’agit pas de faire un concours de celui qui a la plus grosse, n’empêche que nous, c’est trois demi-finales, une élimination en finale (et on sait dans quelles conditions !), et une victoire (écrasante) contre le Brésil. Sans compter qu’on a AUSSI gagné la Guerre de Cent Ans. Dans ton cul, Steven Gerrard !

Raphaël Juldé