vendredi 20 juin 2014

Italie vs Costa Rica



Est-ce parce que leur pays a la forme d’une botte que les Italiens sont aussi redoutables au foot ? Ou doit-on mettre ça sur le compte de leur malhonnêteté légendaire, de leur chance insolente et du plexus solaire de Marco Materazzi ?

Du coup de boule considéré comme une forme d'art
Nous autres Français avons un sérieux contentieux avec les Ritals, et ça ne date pas d’hier. Rappelez-vous Alésia, Vercingétorix déposant les armes aux pieds de César, on vous l’a appris à l’école, vous ne l’avez jamais digéré. Non, non, croyez-moi : vous ne l’avez jamais digéré. Et en 2006, il a fallu que ce fumier de Materazzi recommence le même cirque avec Zidane. Elle était à nous pourtant, cette victoire. On la voyait déjà briller, notre deuxième étoile. N’oublions jamais. En plus, ils portent un maillot bleu, comme celui de l’équipe de France. Vraiment tout pour nous faire chier.

La Squadra Azzura entre dans la grande histoire du ballon rond en remportant coup sur coup deux Coupes du Monde, en 1934 et 1938. Après quoi l’Allemagne, pour faire son intéressante, envahit la Pologne. L’Italie ayant rejoint les puissances de l’Axe, elle a autre chose à faire qu’améliorer ses techniques de balle, ce qui l’amène à se faire discrète sur le terrain pendant quelques décennies. Elle recommence à faire parler d’elle en remportant les championnats d’Europe en 1968 alors que franchement, tout le monde l’avait oubliée.

En 1982, l’Italie remporte sa troisième Coupe du Monde en battant la RFA 3-1. Après ça, plus rien. Plus rien, donc, jusqu’à la finale de 2006 à Berlin. L’Italie… Berlin… Des noms qui rappellent les heures les plus sombres de notre Histoire.

Raphaël Juldé






Souvent considéré comme la Suisse de l’Amérique Centrale, le Costa Rica est une république neutre, et la première nation du monde à avoir constitutionnellement supprimé son armée. On pourrait donc supposer que ce peuple pousse le vice de la neutralité jusqu’au bout en accumulant les matchs nuls pour faire gagner les équipes adverses. Mais si c’était le cas, ils n’auraient pas été sélectionnés pour la Coupe du Monde. Ah oui, tiens, c’est pas faux.

Au lieu de ça, même si depuis quelques années l’équipe du Costa Rica est en perte de vitesse, elle a su par le passé se montrer assez redoutable. Les vieux Amérindiens parlent encore à la veillée, en faisant tourner le peyotl, de la glorieuse "génération" du Mondial 90, avant d’enchaîner sur la prise de Fort Alamo et de s’écrouler dans le vomi de tequila. De toute façon, Fort Alamo, c’est une victoire mexicaine, rien à voir avec le Costa Rica, faites pas attention à papy, il dit n’importe quoi quand il est bourré.

1990 et de belles moustaches
En 1990, en effet, les Costariciens se qualifient pour la première fois à une phase finale de Coupe du Monde. Ils seront battus par la Tchécoslovaquie en huitième de finale. L’année suivante, ils atteignent la demi-finale de la Gold Cup avant de se faire éliminer par le Honduras. En 2002, ils impressionnent tout le monde en marquant deux buts contre le Brésil – ce qui ne les empêchera pas d’en prendre cinq et de rentrer chez eux.

Après 2006, les Ticos (comme on les appelle) sont en déclin. Mais les voilà qualifiés pour prendre leur revanche au Brésil. Les crampons tournés en direction de la reconquête de leur honneur, peut-être que les joueurs du Costa Rica sont prêts à vendre chèrement leur peau… La neutralité, ça vaut rien au goal average !


Raphaël Juldé

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