mercredi 18 juin 2014

Anti-jeu #1 : Russie/Corée du Sud

Je l’avoue sans honte aucune : je donne souvent mon avis sur des livres que je n’ai pas lus ou des films que je n’ai pas vus. J’ai même dit pis que pendre du dernier album de Jean-Louis Aubert sans l’avoir même écouté. Il me semble donc assez pertinent que je commente un match que je n’ai pas vu.

Commençons par ce Russie-République de Corée. 



La sélection russe, emmenée par maître Capello, le roi de la grammaire et du mot rare, arrive sur le terrain avec trois chars d’assaut, histoire d’intimider l’adversaire du jour. Les spectateurs brésiliens crient de joie : le dernier blindé aperçu à Cuiaba transportait des transsexuels à l’occasion du défilé en mai dernier. Difficile, après ça, d’accuser les Russes d’homophobie. Question hommage, le slave sait y faire…
La Corée du Sud, qui n’a toujours pas compris comment elle a pu finir demi-finaliste au mondial 2002, trouve la mise en scène charmante. Elle a l’habitude, elle a un voisin en face de chez elle qui aime bien les épreuves de force.
D’entrée de jeu, les Russes prennent possession du ballon… et le gardent. Pas très généreux les mecs… On vous apprend quoi dans l’église orthodoxe ? Les Coréens, collés les uns aux autres en défense comme des nouilles chinoises trop cuites, se tiennent chaud en attendant le début des hostilités : le Coréen est très attentiste, dans l’ensemble. 

Nos camarades communistes réunifiés se mettent à 5, à sec, pour assurer le pressing. Heureusement, dans un mouvement d’orgueil, Son Heung-Min envoie une mine n’importe où, genre Henri Leconte dans les bons jours… Le match s’écoule comme une bière tiède. 
A la 38ème minute, Son (celui de tout à l’heure) reçoit un ballon en cuir de la part de Ki, son vieux pote Ki. Merci Ki, qu’il lui dit, à Son. Mais bon, comme il a pas trop l’habitude de recevoir de telles perles, il sait pas trop quoi faire et envoie valdinguer la saucisse dans les tribunes. 
Panique dans le stade, on cherche le ballon. Un gosse le trouve enfin. Le môme se demande combien il pourra le revendre sur e-Bay. Un groupe de Camerounais, complètement paumé, récupère le ballon et le dépose sur le terrain sans demander de rançon ni menacer de grève : des seigneurs ! On est soulagés. L’arbitre siffle la mi-temps. La moitié du stade court se réfugier dans la favela la plus proche. Tout parait idyllique à côté de ce match pourri. Plutôt crever assassiné dans un coupe-gorge. 

Retour des vestiaires. Faizulin tente un tir à cent mètres. Fabio Capello ferme les yeux. Ceci dit, le portier coréen, également physionomiste dans une discothèque, repousse le ballon au-dessus de la barre transversale. A la 50ème minute, l’arbitre, qui s’est lui aussi à moitié endormi, voit une grenade passée au ras de son sifflet : c’est Ki (ou Koo) qui, d’un bon vieux pointard à l’ancienne, a balancé cette balle puante à 20 bornes des cages du gardien Akinfeev. Au touché-coulé, assurément, c’est coulé.
Le jeu s’équilibre. Les 22 joueurs abandonnent leur raquette de badminton et se mettent à pratiquer ce sport qu’on appelle le football. Lee tente un truc bizarre mais le gardien russe, à peine remis de sa cuitasse de la veille, laisse entrer le cuir dans la cage. Ouf, 1-0 au bout de 68 minutes. 
Les chics Coréens, pas trop couillons, gèrent le but d’avance. Capello en a plein le dos de voir Kerzhakov se tripoter la nouille dans son jogging et décide de le faire entrer. Bonne idée, l’attaquant du Zenit fait son Olympia devant nous. BIM ! 72ème minute et voilà le match nul ! Le gardien coréen met tout le reste du match à récupérer le ballon emmêlé dans le filet. C’est le bordel. Les huiles de la FIFA préfèrent interrompre le match. Tout le monde rentre à l’hôtel en dansant le "gangnam style". Une purge, cette rencontre... 
Dj Zukry

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