lundi 16 juin 2014

Iran vs Nigéria


Jahanbakhsh, Ghoochannejhad, Beykzadeh, Ansarifard : ces noms qui fleurent bon l’exotisme du « Croissant fertile » devraient rendre fébrile plus d’un commentateur chevronné. Eux, ce sont 4 des 23 joueurs de l’escouade de République islamique d’Iran, et il est fort à parier que vous n’en connaissez de toute façon pas un seul, à moins que vous ne suiviez les joutes du championnat iranien et les matchs de deuxième division anglaise ou espagnole, ce que nous ne souhaitons à personne.

L’Iran en Coupe du Monde, c’est pas folichon : une seule victoire en neuf matchs et trois participations. Attention, pas n’importe laquelle, à l’issue d’une confrontation contre les méchants ricains restée célèbre en 1998. La tension diplomatique d’avant-match avait fait saliver de nombreux analystes et journalistes avides de clashs entre sport et géopolitique : Homeland avant l’heure et sur du gazon. Mais le ballon rond, c’est comme le boule de Shakira, ça apaise les inimitiés entre peuples, et le match se déroula sans accroc : on festoya même au Coca et aux Nuggets sur du tapis persan.

Attaquant redoutable
L’équipe d’Iran, c’est aussi un coach – Carlos Queiroz – au CV putassier (Red Bulls New-York, Real Madrid et Portugal), quelques Coupes d’Asie au palmarès et un ancien héros des 16,50 mètres, Ali Daei. Carrière anonyme en club mais sublimation sous le maillot iranien : le bougre détient le record absolu de buts scorés en sélection nationale (109), devant des mecs qui, paraît-il, étaient pas des peintres, genre Pelé (77) ou Puskas (84). Bon après, dans le détail, il faut voir la gueule des pions : taper un quadruplé face au Laos, même un Guivarc'h aurait pu le faire.

YLB 



Pays le plus peuplé d'Afrique, le Nigeria en affiche aussi le plus gros PIB. Cocu parmi d'autres de la mondialisation, il est pourtant le seul pays du monde à disposer d'importantes ressources pétrolières tout en présentant un déficit budgétaire.

Qu'importe l'économie lorsqu'on figure sans conteste parmi les 3-4 grandes équipes historiques de son continent. Montés à 14 reprises (record en cours) sur le podium de la Coupe d'Afrique des Nations, ils l'ont remporté trois fois, dont la dernière édition en 2013. Mais nul n'est prophète en sa planète : les Super Eagles ont rarement déployé leurs ailes de rapace en Coupe du monde.

Jay-Jay et un musicien nigérien en pleine forme
On se souviendra néanmoins de leur brillant parcours en phases de poule en 1998, emmenés par un « Jay-Jay » Okocha de gala - un surnom finalement plutôt bienvenu lorsque vous vous prénommez Augustine au civil. Le « Maradona africain » (tout comme il existait un « Maradona des Carpates » ou un « Zidane de la Meuse »), étincelant n°10, dansait sur le terrain, faisait valser les libéros, et d'aucuns voyaient déjà le Nigeria comme le premier pays africain de l'histoire à pouvoir atteindre le stade des demi-finales. Las, ils se feront démonter 4 à 1 par les déménageurs danois en huitièmes et Okocha traînera son spleen et ses grigris au Parc des Princes pendant 4 saisons. Ce qui est toujours salement triste lorsqu'on avait le niveau pour jouer au Barça.

Aujourd'hui le Nigeria n'a plus guère une seule star à son effectif et repose sans doute ses espoirs de gloire sur quelques poupées vaudou de Lionel Messi et le prénom prophétique de son nouveau Président, Goodluck Jonathan. Dans un groupe qui compte en effet l'épouvantail argentin, on ne saurait mieux dire : Good Luck Nigeria !

YLB

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