jeudi 19 juin 2014

Japon vs Grèce




Terre des samouraïs, des kamikazes et des petites écolières friponnes, patrie de Goldorak et des séismes, le Japon semble aussi peu à sa place parmi les équipes de la Coupe du Monde qu’un morceau de sushi dans un kebab-frites. Il faudra pourtant commencer à s’y faire, puisque c’est la cinquième fois que le pays est sélectionné pour le championnat.

Qui aurait pu imaginer que cet archipel hautement submersible, qui a subi deux bombardements atomiques et dont la principale activité semblait être jusqu’ici le suicide spectaculaire et primesautier, pourrait un jour former une équipe de football d’envergure internationale ? On parle quand même de types qui pratiquent la plupart de leurs activités sportives pieds nus et en pyjama !

Vainqueur des coupes
L’équipe nationale de football japonais a la particularité d’être composée presque exclusivement de joueurs japonais. Bien la preuve que personne n’en veut. Pourtant, les "Samurai Blue" se sont illustrés en remportant à quatre reprises la Coupe d’Asie des nations, en 1992, 2000, 2004 et 2011. Mais il faut croire que les victoires remportées en Asie ne concernent pas beaucoup les Occidentaux. Il ne faudrait tout de même pas sous-estimer la fureur du dragon, puisque sur quatre participations à la Coupe du Monde, les Japonais ont atteint deux fois les huitièmes de finale. Des sportifs en pyjama, certes, mais qui ont appris à dribbler dans les tremblements de terre ! Une chose est sûre, pour le moment : le bushido, le code moral du samouraï, n'a pas suffi à vaincre la Côte d'Ivoire dimanche dernier. D'une île l'autre : le Japon sera-t-il de taille à submerger la Grèce ?

Nous pourrions conclure en évoquant le dessin animé "Olive et Tom", où des footballeurs parcouraient un terrain s’étendant sur des kilomètres carrés et marquaient des buts en réussissant d’incroyables acrobaties aériennes, mais à FIFA PAPA, nous nous sommes promis de ne pas utiliser ce genre de ficelles. Du coup, nous sommes bien embêtés.

Raphaël Juldé






Située dans l’extrême sud des Balkans, la Grèce a surtout beaucoup fait parler d’elle dans l’Antiquité. Connue pour avoir inventé la philosophie, le sirtaki et les Jeux olympiques, ce n’est pas dans le football qu’elle brille le plus. Comme l’écrivait déjà Plutarque dans Vie des hommes illustres : "Faut quand même pas déconner : Platon n’est pas Platini, ni Socrate Sócrates."

Deux bons copains Grecs
Terre des héros, des dieux de l’Olympe et des penseurs, patrie d’Homère, de Périclès et de Demis Roussos, la Grèce ne s’était jusqu’à présent qualifiée que deux fois pour la Coupe du Monde. En 1994, elle est éliminée au premier tour, essuyant trois défaites consécutives contre l’Argentine, la Bulgarie et le Nigéria. Elle fera meilleure figure en 2010, prenant sa revanche contre le Nigéria, ce qui ne l’empêchera pas de se retirer de la compétition après le troisième match, une fois de plus. Peut-être les Grecs prennent-ils un peu trop au pied de la lettre l’expression "phase éliminatoire" ? Peut-être aussi que les joueurs grecs qui s’apprêtent à disputer leur troisième Mondial en ont cette fois beaucoup plus sous la toge qu’on ne l’imagine, et qu’ils donneront au reste du monde une belle leçon de philosophie ? 

Si elle n’a jamais marqué l’Histoire pour ses résultats en Coupe du Monde, l’équipe grecque de football a obtenu quelques belles victoires en Coupe d’Europe, remportant magistralement celle de 2004 contre le Portugal et accédant aux quarts de finale en 2012. Le sélectionneur héroïque Otto Rehhager a depuis 2010 cédé la place au Portugais Fernando Santos. La victoire grecque serait-elle étroitement liée à la patrie de Cristiano Ronaldo ? Ce soir, c'est vers le pays du Soleil Levant que se tourneront les regards hellènes. Auront-ils la force de coucher cet astre-là ?

Raphaël Juldé

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