jeudi 19 juin 2014

Uruguay vs Angleterre


Coincée géographiquement entre deux géants d'Amérique du sud (le Brésil et l'Argentine), l'Uruguay aurait pu vivre pépouse à l'ombre de leur aura culturelle et footbalistique.

Mais la « Suisse des Amériques » comme on la surnomme parfois (petite, neutre et blindée, comme son homologue européen), détient l'orgueil des grands, ainsi qu'une science et une culture du ballon rond qui s'exprime dès la première Coupe du Monde, chez elle, en 1930. Sans une once de respect l'Uruguay y gifle son voisin argentin 4 buts à 2, avant de remettre ça avec son limitrophe brésilien 20 ans plus tard : ô comble de la bravade, cela se déroule sur les terres même de la bossa et d'un petit Pelé traumatisé (il a alors 10 ans).

Para bailar la pampa, se necesita una poca de gracia
Après une Coupe du Monde 2010 brillamment menée jusqu'en demi-finales, l'équipe de l'Uruguay reste un mystère : comment ce pays de pampa, à peine plus peuplé que la Bretagne (3,5 millions d'habitants) peut-elle nous sortir chaque année des joueurs de classe intergalactique et parmi les 3 meilleurs attaquants de ces dernières années (le trident de la mort Suarez-Cavani-Forlan) ?

Seulement voilà : au premier tour, l'Uruguay s'en est pris trois dans le buffet par des costa-riciens aussi intrépides que parfaitement inconnus, et le trident de la mort ressemble désormais plus au Trio Esperança : Forlan est vieillissant et sort d'une pré-retraite dans le championnat nippon (une des nombreuses maisons de repos des anciens grands joueurs, avec le Qatar, l'Australie ou les USA), Cavani passe plus de temps à remettre sa tignasse derrière l'oreille qu'à gratter des ballons et l'ogre Suarez, qui revient de blessure, n'est pas rentré en cours de match, même quand la maison Uruguay prenait feu face aux Speedy Gonzales d'en face, signe que vraiment, le bougre doit jouer sur une jambe.

Déjà au pieds du mur briton, et avant de jouer l'épouvantail rital, l'Uruguay n'a guère plus que son orgueil et ses cojones pour espérer passer en huitièmes.

YLB





L’Angleterre est une île qui a un peu la forme du logo Nike et où il pleut tout le temps. Les Anglais, parfois appelés "Rosbifs", nous ont longtemps fait la guerre. On se souvient encore douloureusement de la bataille d’Azincourt, de Jeanne d’Arc brûlée à Rouen, et surtout de la branlée (3-1) que les bouffeurs de gelée nous ont mise lors de la Coupe du Monde de 82. Même si depuis on s’est rattrapés en Coupe d’Europe, on n’oublie pas.

Face aux Italiens, les Anglais ont dû s'incliner après un match très honorable des deux côtés. L'Uruguay saura-t-il à son tour faire plier le genou de la Perfide Albion ?

Camaraderie, virilité mais tendresse... Toujours...
Le football, en Angleterre, est quasiment une religion. On supporte son équipe avec ses tripes, avec tout ce qu’on a, et on est même prêt à se battre pour elle. C’est ce qu’on appelle le "hooliganisme", sorte de compromis entre le patriotisme et la délinquance. Depuis la France, on a longtemps regardé ça avec des ricanements moqueurs, et puis on s’y est mis aussi, parce que chez nous, on est vite influencé par les modes venues des pays anglo-saxon, comme le rock et les baggy pants.

Comme la France, l’Angleterre a attendu que la Coupe du Monde se déroule chez elle pour la remporter, ce qui est un bel exemple de chauvinisme. Mais l’Angleterre, c’était en 1966. Depuis, que dalle. Pardon ? Six fois en quarts de finale, vous dites ? Oui, bon, c’est vrai, c’est pas non plus un palmarès ridicule… Evidemment, il ne s’agit pas de faire un concours de celui qui a la plus grosse, n’empêche que nous, c’est trois demi-finales, une élimination en finale (et on sait dans quelles conditions !), et une victoire (écrasante) contre le Brésil. Sans compter qu’on a AUSSI gagné la Guerre de Cent Ans. Dans ton cul, Steven Gerrard !

Raphaël Juldé

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