Plantée sur la côte ouest de l’Afrique et cernée par le
Mali, le Libéria, la Guinée, le Burkina Faso et le Ghana, la Côte d’Ivoire
tente d’échapper à ce traquenard en se jetant dans l’océan Atlantique, mais sans
y parvenir. Peut-être que la porte de sortie se trouve ici, au Brésil ?
Entrés bille en tête dans la compétition en battant le
Japon par deux buts à un, les Eléphants ont été plus proches de la danseuse
étoile que du pachyderme. Un petit bémol toutefois : le Japon, ce n’est
pas le Brésil (et quand je dis le Brésil, je pense au Brésil tel qu’il a été,
et non tel qu’il s’est montré depuis le début de la compétition, jusqu’à son
réveil tardif face au Cameroun hier soir). Et lorsque la Colombie a vaincu les
Ivoiriens en leur infligeant le même score (2-1), elle leur a rendu service, en
les rappelant à l’humilité (et Dieu sait qu’il y a beaucoup d’humilité dans ces
régions tropicales). Espérons pour eux qu’ils retiendront la leçon et ne se
montreront pas trop sûrs d’eux en affrontant les Grecs ce soir.
Le Président de la République ivoirienne a promis à son
équipe nationale de doubler la prime en cas de victoire contre les Grecs. Ils
sont à deux doigts de se qualifier pour les huitièmes de finale face à une
équipe qui, jusqu’à présent, n’a guère brillé par ses résultats. Mais si les
joueurs grecs peinent à marquer des buts, il ne faut pas sous-estimer leur
défense, qui peut s’avérer redoutable. En tout cas, jusqu’à présent, les Grecs se
sont surtout montrés philosophes. Plus que footballeurs, je veux dire. Une
philosophie de l’échec qui les honore, sans doute – mais qui les fait surtout
passer pour des cons. Jusqu’à présent, ils ont surtout permis à la Colombie de
se qualifier. Perdre pour faire gagner les autres, c’est bien. C’est généreux. Après
avoir encaissé trois buts de la part des Cafeteros, les Grecs n’ont pas su
faire mieux qu’un laborieux match nul contre les Japonais. « Peut-être les
Grecs prennent-ils un peu trop au pied de la lettre l’expression "phase
éliminatoire" ? » nous demandions-nous en repensant aux Coupes
du Monde précédentes, celle de 1994 et celle de 2010. Il semblerait qu’une fois
de plus, les joueurs de Fernando Santos ne dépassent pas la phase des poules et
retournent se faire voir chez… ben, chez eux.
Raphaël Juldé
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