Souvent considéré comme la Suisse de l’Amérique Centrale, le Costa Rica est une république neutre, et la première nation du monde à avoir constitutionnellement supprimé son armée. On pourrait donc supposer que ce peuple pousse le vice de la neutralité jusqu’au bout en accumulant les matchs nuls pour faire gagner les équipes adverses. Mais si c’était le cas, ils n’auraient pas été sélectionnés pour la Coupe du Monde.
D’ailleurs, en battant
successivement l’Uruguay et l’Italie, le Costa Rica a montré qu’on pouvait être
neutre tout en restant viril. Les Ticos ont su imposer leur jeu dans le
championnat, comme l’écriraient certainement des journalistes sportifs,
contrairement à l’Angleterre, qu’ils affronteront ce soir.
L’Angleterre est une île qui a un peu la forme du logo
Nike et où il va continuer à pleuvoir. Longtemps. Très longtemps. Les Anglais
ont naguère été considérés comme une nation de footballeurs nés, et même les
inventeurs de la discipline. Et maintenant, ils vont jouer ce dernier match
avant de rentrer chez eux une main devant une main derrière, humiliés mais
flegmatiques bouffeurs de gelée.
Il y a, malgré tout, une certaine beauté dans le fait de
jouer un ultime match en se sachant déjà éliminé. Nous espérons que l’équipe
d’Angleterre saura partir la tête haute, en ayant fait une belle performance,
quelques passes décisives, et en ayant même, pourquoi pas, gagné leur ultime
match de poule contre les Ticos. On a connu ça aussi, reprendre l’avion après
la phase des éliminatoires. On compatit, si, si. (Mais dans ton cul quand même,
Steven Gerrard !)
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| Allez, on rentre ! |
Raphaël Juldé
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